Alençon
Alençon est une ville française, préfecture du département de l’Orne, située dans la région Basse-Normandie.
La ville se situe au sud du département de l’Orne et de la région Basse-Normandie. C’est donc une préfecture excentrée par rapport au territoire départemental. Sa communauté urbaine inclut plusieurs communes situées dans le département de la Sarthe limitrophe.
Plus grande ville du département, troisième de sa région après Caen et Cherbourg-Octeville, Alençon a été au cours des siècles une importante place administrative (chef-lieu de la généralité d'Alençon) et économique (dentelle d'Alençon, imprimerie) et un carrefour entre communications est-ouest, sur l’axe Paris-Bretagne, et nord-sud, sur l’axe Calais-Bayonne. Au début du XIXe siècle, Alençon était presque comparable en importance à ses rivales Le Mans et Laval.
La ville a subi un déclassement relatif à la suite de la mise en place des réseaux ferroviaires. Contrairement à une légende restée vivace localement (et rapportée par erreur dans de nombreux ouvrages), ce ne sont pas les notables alençonnais qui ont refusé de voir la ligne Paris - Brest passer par leur ville, bien au contraire. Mais la décision du tracé via Le Mans et Laval fut prise le 21 octobre 1848 sur les instances d’une des personnalités les plus influentes de l’éphémère Deuxième République, Ariste Jacques Trouvé-Chauvel, qui était à la fois maire du Mans, préfet de la Seine et en passe d’entrer comme ministre des Finances au gouvernement du général Louis Eugène Cavaignac. Dès lors reléguée au rôle d’étape sur la transversale Caen-Le Mans, Alençon va connaître un siècle de stagnation tandis que les industries affluent alors à Laval et surtout Le Mans, qui vont respectivement doubler et quadrupler de population dans le même temps.
Avec le développement du transport routier dans les années 1950 et 1960, Alençon tire à nouveau parti de sa position sur l’axe Paris-Brest (la RN12) et entre dans une période de dynamisme, symbolisée par l’essor de Moulinex. La population s’accroît, des banlieues pavillonnaires apparaissent et s’étendent aux communes voisines, des immeubles modernes sortent de terre (Courteille, Champ-Perrier, Perseigne), le centre ville est remodelé, Alençon perd sa réputation jusqu’alors justifiée de petite ville très vieille France n’ayant pas changé depuis l’époque de Balzac.
Cette phase prend fin en même temps que les années 1970. Le tracé de l’autoroute A11 remet Le Mans en position stratégique sur l’axe Paris-Bretagne, ce que confirme à la fin des années 1980 l’ouverture de la LGV Atlantique. Alençon est de nouveau voué à la fatalité de n’être que ville-relais sur une transversale nord-sud, en l’espèce l’autoroute Rouen-Le Mans A28 achevée en 2005. D’où une certaine crise d’identité, en particulier vis-à-vis du Mans dont le poids est devenu sans commune mesure. On a pu dire qu’Alençon paraissait n’être plus qu’une « sous-préfecture de la Sarthe ».
Toutefois, Alençon s’illustre de façon remarquable dans le tourisme, vert ou culturel, d’autant plus que la ville est située entre les deux parcs naturels régionaux de Normandie-Maine et du Perche. Elle maintient aussi son rôle de place administrative, économique et commerciale dans le cadre départemental.